Un article sur Cocciante où on parle de Jean-Jacques et où Richard dit ce qu'il pense de lui :
RICHARD COCCIANTE CHANTE A NOUVEAUNouvel album du compositeur et interprète franco-italien
Paris, le 30/11/2005 - L'interprète de Marguerite, Richard Cocciante s'était aventuré du côté des comédies musicales avec notamment la composition des musiques de Notre-Dame-de-Paris ou du Petit Prince. Il revient aujourd'hui avec un album intitulé Songs, chanté en français, en italien, en espagnol et en anglais, un travail plus personnel, le fruit de trente ans de carrière.
Pour la première fois depuis 1996, Richard Cocciante signe un album personnel, intitulé Songs. La chanson-titre de l'album, résume assez bien la quête de ses trois décennies de carrière : "En quelques minutes en somme, raconter les hommes". Et c'est toujours avec fascination qu'il évoque le phénomène : "C'est une réflexion sur ce que représente la chanson populaire : elle est facile d'accès mais elle peut aussi s'enraciner profondément dans la vie des gens. S'exprimer en très peu de temps, dire des choses sur l'homme, c'est ce qui me séduit dans cette forme d'expression. L'art en général permet à l'homme de s'élever par la pensée, et la musique permet de représenter physiquement quelque chose de non-physique, cette abstraction est mystérieuse."
Côté textes, l'album réunit les auteurs qu'il aime : Tonio K pour l'anglais, Jorge Voss pour l'espagnol, Paquale Pannella et Enrico Ruggeri pour l'italien, Jean-Loup Dabadie, Alain Boublil, Elizabeth Anaïs et
Jean-Jacques Goldman pour la France. "JJ Goldman, c'est quelqu'un que j'apprécie beaucoup pour les choses que l'on a commun, la réserve, la discrétion ... j'aime bien les artistes comme ça." À la vie comme à la scène, Richard Cocciante privilégie les valeurs humaines à l'esbroufe, et les textes de ses nouvelles chansons le disent, discrètement ... Tout juste s'il avoue que le premier titre extrait de cet album ne lui est pas étranger : "Tellement, oui, c'est un peu autobiographique ... Elizabeth Anaïs nous a observés, ma femme et moi, nous sommes ensemble depuis trente ans. Et lorsqu'on vit trente ans ensemble, on ne peut pas penser le vivre facilement. Il y a des moments de crise, il faut pardonner certaines choses d'un côté et de l'autre, il faut se mélanger d'une façon plus profonde que l'amour simplement physique. Le résultat, lorsqu'on passe ces grandes épreuves, c'est que l'amour devient plus fort." Une chanson d'amour qui parle de l'intensité de l'amour qui dure, ce n'est pas si courant.
Une longue carrière, une vie bien remplieRichard Cocciante sait bien que son image en France a longtemps été celle d'un chanteur sentimental, avec Marguerite en 1978, Coup de soleil en 1979 et Question de feeling en 1985 avec Fabienne Thibault. "En France, je n'ai fait qu'une quarantaine de concerts. En Italie, j'en ai fait des milliers et j'y ai toujours été plus agressif que je ne l'ai été dans la production française, qui a été entrecoupée par des grands moments de silence et qui a parfois été un peu maladroite. Marguerite était une belle chanson, après j'ai fait des chansons qui avaient plus de succès mais moins de poids. Je fais un mea culpa, ce n'était pas toujours ce que j'aurais voulu faire." Le compositeur-interprète revendique par contre les choix de ce nouvel album : "Je voulais quelque chose de non-formaté. Maintenant on calcule comment faire un succès, on formate les chansons ... où est l'artiste ? Je trouve tout ça un peu navrant. Alors on a enregistré tous les musiciens ensemble, avec les petites imperfections que cela comporte mais avec beaucoup de plaisir. C'est un cumul d'âmes avant d'être un cumul de sons, ça ne se fait plus."
Avec sa participation à l'opéra-rock de Catherine Lara, Sand et les romantiques, puis la composition de Notre-Dame-de-Paris et du Petit Prince, impossible de ne pas évoquer l'arrivée des comédies musicales dans la carrière de Richard Cocciante. Mais attention, le terme galvaudé ne plait guère à celui qui a renouvelé le genre en France : "Je n'aime pas trop cette appellation. Lorsque j'ai eu l'occasion de pouvoir composer Notre-Dame-de-Paris, je me suis tout de suite posé la question : comment un compositeur doit-il s'exprimer dans ce contexte des drames en musique -"mélodrame", vrai terme de l'opéra - aujourd'hui ? L'opéra est devenu inaccessible, le côté populaire n'existe plus. Rossini ou Verdi étaient populaires à l'époque. On sortait, on chantait les airs. Ce qui l'a remplacé, c'est la comédie musical. Mais c'est une forme plus légère et anglo-saxonne, cela ne nous appartient pas. Je me suis dit qu'il faudrait introduire le côté passionné et lyrique de l'opéra dans le monde que l'on vit, le mélanger à la chanson. Cela a donné Notre-Dame-de-Paris, que nous avons appelé spectacle musical". Et l'artiste se passionne pour cette nouvelle forme d'expression : "Je viens de composer Roméo et Juliette en italien. Je l'ai présenté au Colisée et il sera sur scène en 2007 à Vérone. Et puis j'ai aussi deux oeuvres déjà écrites, une commande de la Russie et une de la Chine."
Le succès international et phénoménal de Notre-Dame-de-Paris ne lui est pourtant pas monté à la tête : "La réussite, c'est quelque chose dont on peut parler après la mort." Le plus important à transmettre reste pour lui "l'émotion, l'âme, tout le reste n'est qu'instruments." Et lorsqu'on lui demande ce qu'il aimerait voir changer dans le monde de son vivant, la réponse ne se fait pas attendre : "L'inégalité. Voir les gens vivre plus facilement avec d'autres races, d'autres religions, essayer de comprendre pourquoi les gens ont une autre culture. C'est urgent si l'on veut préserver la paix." Alors, spirituel Richard Cocciante ? "Je crois, mais je ne pratique pas. En revanche dans la musique, la spiritualité est la base de l'expression, sans elle on ne fait pas d'art." Et dans cette vie bien remplie, qu'est-ce qui l'apaise ? "Faire de la musique", encore et toujours, passionnément !
Richard Cocciante Songs (CD + DVD) (Naïve) 2005Anne Greffe
Info sur :
http://www.rfimusique.com/siteFr/article/article_15840.asp